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Les maux dont souffrent la Nation Française sont-ils mortels ?

  • Vincent Lanata
  • 9 avr.
  • 4 min de lecture


Avec les jours qui passent, l’actualité est pleine d’informations tonitruantes, ainsi que de polémiques non moins enflammées. Je dois dire que le simple citoyen que je suis a de quoi être désarçonné et ne plus comprendre son pays devant cette déferlante de désinformation et d’agression violente contre le plus élémentaire bon sens.

Avant d’aller plus loin, je me permettrai de rappeler ce qui me parait être une vérité première, mais qu’il est bon, me semble-t-il à l’occasion, de porter à la connaissance de ceux qui auraient, inconsciemment ou par conviction politique, oublié que notre Nation s’est forgée pendant des millénaires dans la civilisation judéo-chrétienne comme tous les pays d’Europe ; toutes nos lois, qu’on le veuille ou non, en découlent et ce serait faire preuve d’une méconnaissance de l’Histoire que de ne pas le reconnaître. Cette Nation qui a rayonné dans le monde, et qui, je l’espère continuera à le faire, s’est dotée depuis deux siècles et demi d’un régime politique, la République, qui obéit à la Constitution, la cinquième de son histoire, approuvée par le Peuple en 1958. La République Française est laïque c’est-à-dire que les différentes religions représentées restent du ressort de chaque individu qui est entièrement libre de pratiquer ou non celle qu’il a choisie.

Les quelques réflexions que je viens de faire, vont paraitre à certains un peu naïves à d’autres réactionnaires, et à d’autres enfin, certainement fascisantes. Si je les ai faites, c’est parce que j’ai la conviction que notre Nation est malade, en grand danger, attaquée par ceux qui veulent imposer une religion qui se placerait au-dessus des lois de la République[1] et qui mènent à bas bruit à travers des associations ou directement dans les facultés, un entrisme destiné à la jeunesse, par ceux qui considèrent qu’il faut abattre toute référence à l’Histoire, par ceux, jusqu’au plus haut niveau de l’état,  qui agissent pour promouvoir une société multiculturelle dont on sait bien qu’elle engendre les communautarismes qui conduisent inéluctablement à plus ou moins long terme à l’affrontement ; par ceux enfin qui, par jeu politique, apportent leur soutien aux actions des uns et des autres, le tout devant un pouvoir politique souvent évanescent, qui se contente assurément de « tenir » jusqu’à l’échéance électorale suivante en tentant désespérément  d’éviter les obstacles qui pourraient le faire chuter.

Aussi, le paysage politique représentant la nation est-il composé d’une extrême gauche violemment agissante qui recherche le chaos, qui tente, souvent avec succès, d’infiltrer son idéologie dans nombre d’institutions et qui promeut certaines idées antisémites ; d’un bloc central divisé, qui a des difficultés à exister et auquel  se sont associés Les Républicains, ma famille politique à laquelle je reste fidèle, et enfin tout à droite le Rassemblement National qui fait dans les urnes une percée importante, si bien qu’aujourd’hui il pourrait être en mesure de remporter l’élection présidentielle. Je ne porterai pas de jugement de valeur sur la capacité de ce parti à gouverner le pays, mais je m’arrêterai sur l’éviction par la Justice de sa candidate emblématique. On peut bien entendu reprendre les slogans sans cesse répétés, « on ne commente pas les décisions de Justice », « la Justice est indépendante », « tous les citoyens sont égaux devant le Justice », « les décisions prises par les juges sont collégiales » etc….slogans auxquels on ne peut qu’adhérer. Mais dans le cas présent, il me parait incontestable que la Justice a franchi un pas qui risque de porter gravement atteinte à son image d’impartialité politique en lui faisant franchir une frontière au-delà de laquelle elle n’aurait dû s’aventurer.

Comme beaucoup, je suis consterné par ce jugement qui montre, si besoin était, la politisation de l’autorité judiciaire qui, au travers du Syndicat de la Magistrature représentant environ 35 % des effectifs des magistrats (SM), n’a pas attendu ce procès pour en donner la preuve : le « Mur des cons », les déclarations politiques en juin 2024 incitant les juges à faire barrage à telle formation, la présence du SM à la fête de l’Humanité, et j’en passe.

Ce qui me choque profondément dans le cas présent, ce n’est pas tant la peine prononcée, car on peut en effet admettre que le tribunal a jugé les faits en toute impartialité, que les attendus du jugement infligeant une peine d’inéligibilité avec prise d’effet immédiate ; le tribunal se permettant ainsi de prendre une position politique en déclarant que l’élection de tel ou tel candidat pourrait être néfaste pour la France. Mais de quel droit l’autorité judicaire se permet-elle de prendre une position qui assurément ne concerne que le corps électoral c’est-à-dire le Peuple ? lui seul a le droit de choisir en toute liberté ses dirigeants et, si son choix est mauvais, les consultations électorales postérieures le corrigeront ou pas :  ce me semble être un sain fonctionnement de la démocratie.

On sait bien que tous les magistrats n’appartiennent pas au SM et  qu’ils exercent loyalement leurs fonctions dans le cadre des lois et de leur statut, mais on sait aussi qu’une institution est globalement jugée sur les actions de ceux qui parlent le plus haut et dans le cas présent, sur celles   du SM. Alors, messieurs, mesdames les juges, quelles que soient les convictions politiques de chacun d’entre vous, vous avez un impératif devoir de réserve[2], comme c’est le cas pour les militaires qui eux, ne sont pas syndiqués ; restez dans les limites de vos prérogatives, ne vous mêlez pas d’influencer la vie politique du pays qui est déjà assez compliquée comme cela, contentez-vous de rendre une justice équitable en sanctionnant conformément à notre droit ceux qui se sont écartés de la légalité.

Enfin si vous êtes tentés par une carrière politique, vous avez toute liberté de vous mettre en disponibilité ou de quitter votre profession pour vous engager dans la voie que vous auriez choisie, mais, si vous vous obstinez à entraîner votre institution dans la bataille politique, en finissant par instaurer une justice de classe, vous faites courir à la Nation un risque mortel.

 

 

Vincent Lanata 8 avril 2025  


[1] J’ai publié à cet égard une fiction en 2022 « La Reconquista … ou le Reconquête d’une civilisation perdue » Editions Ovadia

[2] Article 10 alinéa 2du statut de la magistrature : « Toute manifestation d’hostilité au principe et à la forme du gouvernement de la République est interdit aux magistrats de même que toute démonstration de nature politique incompatible avec la réserve que leur impose leurs fonctions »

 
 

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