Des pages de magnifiques vers d’Alfred de Musset
Ce soir-là, je n’étais pas comme Alfred de Musset au Théâtre Français et malheureusement pour moi, je n’assistais pas à la représentation d’une pièce de Molière…J’étais simplement assis dans un fauteuil regardant et écoutant distraitement une chaîne d’information continue sur le « plateau » de laquelle, des « experts » tous aussi bien informés et péremptoires les uns que les autres, commentaient, en ce début d’hiver une actualité dramatique et pleine d’angoisse.
Tout à coup, mon attention fut attirée par les propos d’un grand expert de l’écologie, pensez donc, un des grands penseurs de la mairie de Paris. Il parlait avec assurance, en citant des chiffres tout à fait fantaisistes pour quelqu’un qui connait le métier, du danger que ferait courir à la planète le transport aérien, du fait de la pollution qu’il engendre ainsi que des émissions de gaz à effet de serre qu’il émet. Jusque-là, rien que de très banal ! La ritournelle habituelle, bruit de fond…
Tout à coup il aborda les solutions à appliquer pour réduire de telles nuisances, et à cet instant je dois dire que je dus m’accrocher à mon fauteuil pour ne pas choir ! Son remède est simple pour réduire le volume du trafic aérien objet de tous les maux : il suffit d’attribuer à chaque individu de la planète, dès sa naissance, un crédit de déplacement aérien fixé à quatre vols pour la vie ! Je pensais avoir mal compris, mais c’était bien cela ! On imagine aisément l’application d’une telle mesure, avec une bourse d’échange des vols non consommés, avec un cours moyen en euros, mais pour être plus sérieux avec les conséquences sur le fonctionnement de la société, ainsi que sur le tissus industriel etc….
On peut en effet se poser la question de savoir comment un esprit humain, par l’aveuglement d’une idéologie, peut être amené à imaginer de telles inepties. Malheureusement l’idéologie et le fanatisme conduisent à des prises de positions toujours extrêmes qui défient le bon sens, et les écologistes dans notre pays sont coutumiers de telles attitudes la plupart du temps par absence de connaissances scientifiques et par une volonté farouche de faire progresser politiquement leur idées, quitte à renier demain ce qu’ils ont adoré aujourd’hui (exemple les positions prises sur le nucléaire).
Notre monde a certainement dans ce domaine, besoin de soins attentifs et sérieux, et les problèmes qui se posent sont très importants et bien souvent dramatiques : pollution des océans, en particulier le sous-continent de déchets de l’océan Pacifique- qui en parle et agit ?- pollution engendrée par le trafic maritime- qui en parle et agit ?- pollution de nos rivières par les déchets plastiques-qui en parle et agit ?- ressource disponible en énergie lorsque tout le parc automobile sera électrique, et il y a bien d’autres sujets mais ce n’est pas en poussant une idéologie politique et punitive que les choses avanceront.
Je quittai la télévision un peu perplexe et me mis devant mon ordinateur afin de naviguer sur des eaux plus calmes et accueillantes…Tout à coup s’imposa à moi une information concernant les études de « genre » très à la mode dans certains milieux ; je découvris alors, abasourdi, qu’un enfant de onze ans, et c’est bien d’enfant dont il s’agit, aurait la possibilité de choisir le sexe qu’il conserverait toute sa vie. J’ai lu et relu, mais c’était très clair : « un garçon, je veux être une fille ! une fille je veux être un garçon ! Mais bien entendu mon chéri nous allons faire ce qu’il faut !».
Existe-il des esprits assez dérangés pour imaginer de tels scénarios ? Ont-ils la Vérité ? Ou ne s’agit-il que de divagations de personnes ayant perdu la raison, qui sont totalement déconnectées de la Nature ainsi que des réalités et qui vivent dans un monde irréel. Doit-on contrebattre de telles orientations, ou faut-il se résigner à accepter ? J’ai cité dans un ouvrage que j’ai publié une pensée de Saint Augustin qui en l’an 460 disait : « A force de tout voir on peut tout tolérer, à force de tout tolérer on peut tout supporter, à force de tout supporter on peut tout accepter, et à force de tout accepter on finit par tout approuver ! ». Ou en sommes-nous de ce cheminement mortifère qui conduit notre société à l’abîme ? Serons-nous à même de revenir en arrière, ou serons-nous contraints de nous laisser emporter ?
Pour ce qui me concerne j’ai décidé de me rebeller et de témoigner. Je sais bien que ma parole n’a que peu de poids et va se perdre dans les sables du désert, mais je garde quand même à l’esprit que notre nation est l’héritière de Molière, le maitre incontesté de notre beau langage, lui aussi mis à mal, le prince du bon sens et de la raison, bafoués aujourd’hui, et que, peut-être, certains prendront-ils conscience de la pente dangereuse que nous suivons et eux aussi finiront-ils par se rebeller en force ?
Alfred de Musset, avait passé « une soirée perdue » il invoque Molière en ces termes : « Apprends-moi de quel ton, dans ta bouche hardie,
Parlait la vérité, ta seule passion,
Et pour me faire entendre, à défaut de génie,
J’en aurai le courage et l’indignation. »
Après cette soirée perdue, je ne suivis pas comme Musset une belle inconnue dont le port de tête l’avait fasciné pendant la représentation, mais, je finis en désespoir de cause par prendre un livre puisé au hasard dans ma bibliothèque…Il parlait de Molière : quel réconfort, quelle fraicheur d’esprit quel bon sens ! Au fait ! Quand le fera-t-on entrer au Panthéon ? Ne pensez-vous pas qu’il pourrait y avoir sa place autant que certains nouveaux entrants ? Ce ne serait que justice pour ce grand personnage, qui a fait, et fait encore rayonner notre Nation dans le monde.
Après les épisodes houleux de cette soirée, cette lecture finit par m’apaiser !